Biutiful c'est un dessin d'enfant naïf et joyeux, c'est l'amour de ses parents, c'est le bonheur de l'instant présent. « Papa comment ça s'écrit biutiful ?».
Et pourtant, dans cette ville de Barcelone, biutiful ce n'est pas beau à voir, c'est triste et sombre, tout sent le moisi. A l'image de l'appartement de Uxbal (Javier Bardem) et ses enfants, où il ne fait pas bon vivre. La peinture est craquelée, tout est sale, sombre, glauque, l'humidité attire des papillons de nuit au plafond dans un battement d'aile poétique.
La vie c'est se battre, la vie c'est survivre, Uxbal l'a découvert très tôt en n'ayant jamais eu de père parti juste avant sa naissance et mort alors qu'il n'était encore qu'un enfant.
On le rencontre quelques temps avant de mourir, une terrible maladie le ronge et pourtant il se tient debout. Il lutte pour économiser de l'argent, pour laisser quelque chose à ses enfants, alors il continue à exploiter des chinois qui vivent parqués dans une cave, et dorment allongés les uns contre les autres comme des bêtes de somme. Il essaie d'arranger les choses avec sa femme qui est atteinte de troubles bipolaires, le trompe avec son frère et qui est incapable de s'occuper de ses enfants. Il devra les laisser seuls, face à un destin incertain.
Biutiful c'est la pauvreté, l'alienation, la maladie, la folie, l'abandon... où est l'espoir?
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