jeudi 31 mai 2012

In treatment


 Abusif, agressif, accusatif, impulsif, et encore bien d'autres adjectifs, il parlait de sa mère avec un comportement compulsif, c'était elle, le déceptif, la cause de tous ses problèmes affectifs, je lui aurais bien scotché la bouche à l' adhésif.

Mais je bougeais la tête façon affirmatif, c'était soi-disant un remède roboratif, je voulais me montrer compréhensif. Il racontait ses problèmes consécutifs, j'étais à moitié attentif, c'était pas très constructif.

Il avait zappé les contraceptifs, se crispait façon convulsif, il était un peu trop hâtif, hyperémotif, pas très imaginatif.

j'étais toujours pas très coopératif, ni démonstratif,
il m'a dit patience ce sera furtif, moi les yeux sur la tapisserie, je matais les motifs, contemplatif.

Il était vraiment trop naïf, beaucoup trop narratif, négatif, carrément rébarbatif, je dirais presque vomitif et niveau olfactif c'était perfectif .

La séance est terminée Monsieur plaintif, pour l'heure suivante le prix n'est pas dégressif encore moins demi-tarif!

dimanche 27 mai 2012

La laitue qui voulait s'enfuir

Sentir les gouttes de pluie glisser sur moi, en moi, c'était devenu insupportable, je n'en pouvais plus. Moi qui rêvais de soleil, je pataugeais dans la boue. Enlisée jusqu'au cou, je rêvais de fuir à toute berzingue, de courir, de sauter toutes feuilles au vent.

Je rêvais d'enfants qui me feraient virevolter dans les airs. Je rêvais de me promener, sur le siège avant du jardinier. Ensemble on rirait, on irait voir le coucher du soleil en haut d'une montagne. La vie serait belle.
Mais je suis une laitue, bordel, une laitue, je n'ai pas d'âme parait-il, je suis plantée là, sans autre choix. Je n'ai pas de bouche, alors je m'écrase, je n'ai pas de jambes, je ne peux pas m'enfuir, je n'ai même pas de bras pour étreindre ceux que j'aime.

Alors je rêve et je regarde le ciel, sachant que quand je serais suffisamment belle, je serais bonne à bouffer.

Pendant le temps qu'il me reste je pense et repense à tous ces cons et à leurs crises de conscience, à tous ces humains qui ont des bras et des jambes pour réaliser leurs rêves et qui n'en font rien...

lundi 21 mai 2012

De rouille et d'os : De chair et d'émotions


Jacques Audiard nous a habitué dans ses films à des personnages cassés par la vie, brisés, handicapés. On n'est donc pas dépaysés de son univers à la vision de son dernier film.

Matthias Schoenaerts est un acteur qui ne laisse pas indifférent, montagne de muscles, regard bleu transparent, mystérieux. 

Il joue le personnage d'Ali, qui débarque à Antibes chez sa soeur, sans argent, avec son fils sous le bras. 

Audiard les filme sous une lumière où ils semblent parfois jumeaux, avec ce quelque chose de sauvage qui vient de l'enfance. 

Ali croise la route de Stéphanie, qui perd ses jambes lors d'un terrible accident, filmé magistralement, avec rigueur et minimalisme. 

Lui amputé du coeur, n'exprime pas ses émotions, elle amputée des jambes doit réapprendre à vivre. 

Dans ce rôle, Marion Cotillard est forte, intense, lumineuse. Sans fard, elle arrive à nous raconter cette histoire de manque, avec simplicité et pudeur.

Sans empathie, sans compassion, Ali aide peu à peu  Stéphanie à se relever.
Lui continue à se battre, littéralement, jusqu'au moment où il va briser la glace... 



samedi 5 mai 2012

Je ne suis pas votre cocotte

Les mots que vous m 'écrivez me tuent. A petit feu, tout doucement, je suffoque. Je ne suis pas votre cocotte... Je marmonne, je ronchonne, parfois j'en déborde. Je pleure, Vous me cuisinez aux petits oignons. Vous me faîtes la cour, sifflez comme un pinson puis jouez au Robinson. Votre absence me tue, dans le noir je vous imagine, votre visage, votre torse, vos hanches, votre voix. Dans ma tête, Je vous entends, je vous vois. Vos écrits sont beaux, vos écrits sont doux, je me love dans vos mots, je les respire, je bois vos paroles. J'en deviens agaçante, je m'agace moi même, je ne pense plus à rien, je pense à vous.
over-blog.com