dimanche 27 mai 2012

La laitue qui voulait s'enfuir

Sentir les gouttes de pluie glisser sur moi, en moi, c'était devenu insupportable, je n'en pouvais plus. Moi qui rêvais de soleil, je pataugeais dans la boue. Enlisée jusqu'au cou, je rêvais de fuir à toute berzingue, de courir, de sauter toutes feuilles au vent.

Je rêvais d'enfants qui me feraient virevolter dans les airs. Je rêvais de me promener, sur le siège avant du jardinier. Ensemble on rirait, on irait voir le coucher du soleil en haut d'une montagne. La vie serait belle.
Mais je suis une laitue, bordel, une laitue, je n'ai pas d'âme parait-il, je suis plantée là, sans autre choix. Je n'ai pas de bouche, alors je m'écrase, je n'ai pas de jambes, je ne peux pas m'enfuir, je n'ai même pas de bras pour étreindre ceux que j'aime.

Alors je rêve et je regarde le ciel, sachant que quand je serais suffisamment belle, je serais bonne à bouffer.

Pendant le temps qu'il me reste je pense et repense à tous ces cons et à leurs crises de conscience, à tous ces humains qui ont des bras et des jambes pour réaliser leurs rêves et qui n'en font rien...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'adore.....A faire lire à tous les jardiniers.

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